Opération Stase














Photos : ©Pauline Rosen-Cros,
Vidéos: ©Mélody Lu
motorisations et électronique : Matthieu Grivelet
matériaux divers
Dimensions variables: 5m x 6m au sol, hauteur 2.50m
2023
Production: Les Ateliers Vortex
Vues d’exposition aux Ateliers Vortex à Dijon
« Le titre même de l’œuvre, Opération Stase, évoque une introspection tout autant qu’une volonté d’observer ce qui est latent, de scruter la mécanique profonde de l’univers qui échappe généralement à notre regard. Anaïs Gauthier nous plonge au cœur d’un environnement aseptisé, quelque part entre le monde médical et industriel. Finalement, il s’agit ici de prendre « soin des choses » pour reprendre les termes de Jérôme Denis et David Pontille qui explorent dans leur ouvrage éponyme1 le fragile qui nous entoure et la notion de maintenance en tant qu’ « art de faire durer ». Ce soin des choses est aussi celui de tous les corps, abîmés, morcelés, imparfaits qui trouvent refuge au sein de cette architecture où la mosaïque domine, non sans rappeler celle du hammam ou des thermes. Symboliquement, l’eau occupe une place centrale dans cette pièce, à la fois purificatrice et incontrôlable, telle une force insaisissable. Cependant, l’équilibre semble vaciller, car l’installation suggère un possible dysfonctionnement. Un paradoxe s’installe : cet espace, conçu pour prodiguer des soins, est empreint de souillure, marqué par la poussière noire issue de cette ancienne friche industrielle, comme mis à mal par le temps et les épreuves. Le réseau tentaculaire d’acier qui se déploie dans l’espace évoque de son côté un mécanisme défaillant : les tuyaux qui le composent sont colmatés par endroit par du tissu, dans une tentative de maîtriser des fuites effrontées. » Lena Peyrard
« The very title of the work, Opération Stase, evokes introspection as much as a desire to observe what is latent, to scrutinize the deep mechanics of the universe that generally escape our gaze. Anaïs Gauthier plunges us into the heart of an aseptic environment, somewhere between the medical and industrial worlds. Ultimately, it’s a question of “taking care of things”, as Jérôme Denis and David Pontille put it in their eponymous book1, exploring the fragility that surrounds us and the notion of maintenance as “the art of making things last”. This care of things is also the care of all bodies, damaged, fragmented and imperfect, which find refuge in this architecture where mosaics dominate, reminiscent of hammams and thermal baths. Symbolically, water occupies a central place in this piece, both purifying and uncontrollable, like an elusive force. However, the balance seems to waver, as the installation suggests a possible malfunction. A paradox emerges: this space, designed to provide care, is tainted, marked by the black dust of this former industrial wasteland, as if damaged by time and hardship. The sprawling network of steel that runs through the space, meanwhile, evokes a malfunctioning mechanism: the pipes that make it up are plugged in places with fabric, in an attempt to control brazen leaks. » Lena Peyrard